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QUIET QUITTING : SUR TIKTOK LA GÉNÉRATION Zzzz

La génération Z est née avec un smartphone dans les mains. Elle est aussi la génération qui aura fêté ses 20 ans confinée, la génération canicule, la génération fin du monde, what else George (Clooney) ? Etant donné l’environnement mental dans lequel les Z ont grandi, on ne s’étonne pas qu’ils revendiquent aujourd’hui leur droit à la déconstruction. Le travail n’échappe pas à l’entreprise de démantèlement général et les Z affichent les nouvelles tendances RH sur TikTok : de la « démission silencieuse » au « travaille à hauteur de ton salaire ».

Bébé assis qui tient un smartphone

La productivité camarade ! Comme ce mot sonne vieux en 2023 ! Pour la génération Z, il semble respirer la rouille, à la fois le plan quinquennal et le grand capital fordiste, l’aliénation, le monde d’avant quoi. Les Z disent d’ailleurs tout le bien qu’ils pensent du travail sur leur réseau social de prédilection, TikTok. À l’été 2022, le quiet quitting (démission silencieuse) était lancé par un utilisateur, un message qui aura cartonné l’audience avec des millions de vues en quelques jours. De quoi s’agit-il ? D’une approche du travail d’une très grande subtilité : en faire le moins possible, le strict minimum.


La démission invisible

Attention donc au terme de démission, quitting. Car si le Z n'est jamais en retard à son travail, attention, il en part pile à l’heure ! Le temps de travail n'est pour lui qu'un compte à rebours... Physiquement là, c’est mentalement qu’il a démissionné : il ne mobilise qu’une fraction de ses capacités, travaille en partisan du moindre effort et selon la ligne de moindre résistance. En somme, sa vie est comme la vérité, elle est ailleurs (qu’au bureau)…

La valeur travail ne fait pas partie du logiciel du Z, encore moins de son ADN : la grève du zèle sera désormais en forfait illimité. Pour le manager, le quiet quitting est beaucoup plus difficile à identifier qu’un abandon de poste où la porte claque et la chaise vide ! Autre charge insidieuse du phénomène, le risque de propagation aux autres membres de l’équipe et l’avènement d’une culture du contentement, voire de la médiocrité. Par ailleurs, l’érosion de la performance peut être difficile à détecter, c’est à dire avant qu’elle ne devienne évidente, un problème sérieux. Le manager doit ainsi rester vigilant et réagir au moindre signe de détachement, de relâchement. Tâcher de créer une émulation avec canaux d’écoute, pauses bien-être, moments de team building pour réinsuffler de l’esprit collectif, peut aider à compenser les effets délétères de cette forme d’individualisme. À moins que le quiet quitting soit le signe de quelque chose d’autre...


femme devant son pc

Une vision du travail durable ?

Productivité réduite, effet de contagion, détérioration silencieuse de l’efficience, le quiet quitting est un triangle des Bermudes pour le manager. D’un autre point de vue – celui de Greta Thunberg par exemple – il contient une charge éminemment subversive, décroissante. Et si le quiet quitting devenait la norme de demain, d’un lendemain qui chanterait la ballade d’un développement vraiment durable, d’une économie enfin devenue raisonnable ? Avec son renoncement à la culture de la performance absolue et sa nouvelle hiérarchisation des priorités qui place la pleine réalisation de sa vie privée, son épanouissement personnel, avant la réussite de sa carrière professionnelle et le profit, le quiet quitting pourrait faire des émules : les jeunes générations veulent changer et réécrire les règles du jeu. Peut-être même qu’elles le doivent...

Dernier gros buzz RH, toujours sur TikTok, avec plus de 100 millions de vues en quelques semaines, le hashtag #actyourwage, soit travaille à hauteur de ton salaire. Incarné par l’influenceuse Sarai Marie, qui compte des millions d’abonnés, ce concept se veut un mouvement basé sur l’équité. L’une des répliques phares de Sarai Maire est : "Nous allons continuer d’agir en accord avec notre rémunération jusqu’à ce que vous preniez soin de vos employés et que vous nous traitiez de manière juste et équitable". Le Z a un petit salaire ? Ne vous attendez pas à ce qu’il s’investisse au-delà de sa stricte fiche de poste : une heure supplémentaire ? Non mais allô quoi ?! Notez que le message s’adresse également aux salariés seniors : pour les Z, ces derniers, qualifiés et mieux rémunérés, devraient travailler plus que les juniors. En France, ces derniers apprécieront, dans un contexte de recul de l’âge légal de départ à la retraite, mais en même temps, tout se tient et les Z avanceront tôt ou tard le concept de travail à l’économie... Les directions RH vont regretter le bon vieux temps de l’abandon de poste…


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